STRASBOURG DEUX-RIVES
UNE MÉTROPOLE À 360°
CONNEXIONS ET LISIBILITÉ
Analyse selon Bentley
Le nouveau développement proposé comporte trois secteurs. Le premier secteur partiellement construit à l’Ouest est enclavé par le canal du Rhin au Nord et la route du Rhin au sud. Celui de l’île aux Épis, situé entre le Port du Rhin au Nord et le Jardin des Deux-Rives au Sud, et celui situé à l’Est à Kehl, à l’entrée de la ville, seront éventuellement entamés. Ainsi, l’analyse de la lisibilité du projet se concentre sur la partie construite, le quartier de l’étoile, et celle en cours de réalisation, le quartier Danube.
Figure 1: Connexions et repères du projet. Par l'auteur.
Une analyse sommaire du système viaire nous permet de constater que trois liens principaux permettent de relier les deux centres-villes de Strasbourg et de Kehl, de relier les pôles d’activité et les repères importants. Le premier lien est l’avenue Jean Jaurès qui relie les deux centres-villes et qui contient une ligne de tramway. Le deuxième consiste aussi en un boulevard, sans tramway cette fois, qui dessert les banlieues de Strasbourg situés à l’ouest et les nouveaux quartiers du projet. Finalement, des rues importantes desservent chacune directement l’un de ces nouveaux quartiers et desservent un pôle universitaire au nord et un pôle résidentiel dense au sud.
Hormis les silhouettes du port du Rhin et de la ville de Strasbourg qui se dessinent à l’horizon, d’autres repères permettent une meilleure lisibilité du site. Entre autres, le Parc de l’Étoile et le Jardin des Deux-Rives constituent deux pôles d’activité servant de repère lorsque l’on parcourt la route du Rhin ou l’Avenue Jean Jaurès (voir les deux cercles verts sur la carte). D’ailleurs, le premier constitue en quelque sorte une des portes d’entrée principales vers le centre-ville de Strasbourg avec un champ visuel dégagé. De plus, il côtoie l’un des nœuds majeurs du site, soit à l’intersection ouest de l’avenue Jean Jaurès et de la route du Rhin. Le deuxième, souligné par la passerelle des deux rives qui chevauche la frontière franco-allemande, constitue un repère majeur pour les deux Villes.
Figure 2: Route du Rhin.
www.google.ca/map (Capture d'écran)
Figure 4: Rue desservant un futur développement.
www.google.ca/map (Capture d'écran)
Figure 6: Passerelle des Deux-Rives.
www.google.ca/map (Capture d'écran)
Figure 3: Avenue Jean Jaurès.
www.google.ca/map (Capture d'écran)
Figure 5: Le tramway.
www.google.ca/map (Capture d'écran)
Figure 7: Canal du Rhin.
www.google.ca/map (Capture d'écran)
D’autre part, les canaux, les différents bassins menant au Rhin et les ponts constituent aussi des repères très importants qui mènent à une meilleure compréhension du secteur et facilite l’orientation. Ces repères servent autant aux automobilistes qu’aux cyclistes et piétons. Certains de ces canaux ont un double, voire un triple rôle. En effet, en prenant le canal du Rhin situé à l’Est pour exemple, on constate que ce repère forme aussi une limite claire des territoires de la France et de l’Allemagne, mais agit également comme barrière naturelle à la circulation. Ainsi, en plus de servir de lisibilité, les ponts et les passerelles jouent donc un rôle considérable en termes de perméabilité.
Perméabilité
les rues et le système de développement
En se concentrant toujours sur la partie construite et sur celle en cours d’exécution du projet, on constate que la perméabilité s’effrite. En réalité, lorsque l’on prolonge les rues du quartier résidentiel situé au sud de la zone d’intervention, on remarque que seules quelques rues suggèrent un prolongement des rues existantes, mais que la route du Rhin vient créer une barrière. À défaut d’utiliser les liens existants du quartier voisin, plusieurs gestes ont été posés pour venir contribuer à la lisibilité et la perméabilité de la zone d’intervention entre la route du Rhin et les rives du canal.
Tout d’abord, si l’on porte une attention au design des rues et des îlots à l’intérieur de l’intervention, on s’aperçoit que le piéton a été au centre de leurs préoccupations. Effectivement, un premier geste important permet de le constater, soit l’insertion d’une promenade piétonne qui longe le site au nord. De plus, les dimensions des îlots ne dépassent généralement pas les 80-90 mètres prescrits par Bentley. Le fait de morceler le site en petits îlots et de créer des espaces ouverts entre et autour de ceux-ci contribue à la compréhension du site et à l’orientation des piétons. Par conséquent, les blocages visuels sont réduits au minimum.
Figure 8: Perméabilité du quartier. Par l'auteur.
D’ailleurs, quatre types d’implantation exposent aussi cette volonté de rendre l’îlot perméable pour le piéton. Le premier cas de figure (1) consiste en des unités bâties que l’on peut facilement contourner ou traverser au rez-de-chaussée. Le deuxième (2) est constitué d’un îlot partiellement fragmenté et permet au piéton de le traverser grâce à une cour intérieure. Le troisième cas de figure (3) se compose d’un îlot complètement ouvert et fragmenté. Encore une fois, plusieurs options de parcours sont offertes au piéton. Le piéton peut traverser l’îlot en ligne droite ou en diagonale. Malgré ces nombreuses options de parcours, plusieurs connexions visuelles viennent sécuriser le promeneur en lui gardant un accès visuel au canal, peu importe sa position physique sur le site. En dernier lieu (4), des aires de dégagement importants et ponctuels permettent ce contact visuel avec le canal depuis la route du Rhin, que ce soit pour l’automobiliste, le cycliste ou le piéton. Au final, malgré les différentes configurations d’implantation, une grille simple les unifie et favorise l’orientation. Cela encourage des déplacements plus agréables et plus intuitifs.
Figure 9: Promenade piétonne longeant le canal du Rhin.
www.google.ca/map (Capture d'écran)
Figure 11: Axe piétonnier (en construction).
www.google.ca/map (Capture d'écran)
Figure 10: Passage piétonnier et accès aux commerces situés au rez-de-chaussée.
www.google.ca/map (Capture d'écran)
Figure 12: Ouverture visuelle sur le Canal et sa végétation.
www.google.ca/map (Capture d'écran)
D’autre part, on observe que le degré d’ouverture des îlots augmente du côté du canal. Cette gradation montre une sensibilité des concepteurs à offrir des espaces publics agréables pour les piétons en termes de stimuli visuels ou sonores. À la manière d’un TOD, elle montre aussi cette intention de densifier le bâti à proximité des arrêts d’autobus et artères de circulation importantes.